Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/45

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venge du principal reproche qui lui a été fait. «Elle ne ressemble , dil-il , ni aux gloussemens des dindons , ni aux cris d'une pie , ni aux huées d'un chat-huant. Elle n'est pas si rebutante qu'elle le pa- rait d'abord. Sa grande difficulté consiste dans les différens clapemens qui précèdent chaque mot. w L'auteur caractérise chacun de ses clapemens , et fi- nit par donner un court vocabulaire de cet idiome.

Nous avons laissé notre voyageur dans l'incer- titude de la route qu'il tenait, et ignorant si les premières hordes qu'il rencontrerait seraient caffres ou hottentotes. Ce doute fut levé par l'ar- rivée imprévue d'une troupe de Gonaquois. C'est une race mixte , qui tient également du Caffre et du Hottentot. Ils sont d'une taille supérieure à ce dernier. Ce sont à peu près les mêmes mœurs pour le fond , mais dégagées des vices que les Hottentots tiennent de leur voisinage de la colo- nie , de leur soumission à des chefs vendus au gouvernement du Cap ; chefs qui , pour l'honneur de porter un hausse-col, sur lequel est écrit le mot cap tien , deviennent les esclaves du gouver- neur , et les tyrans , ainsi que les espions de leurs sujets abâtardis et dégradés.

Les Gonaquois sont une peuplade libre et brave , n'estimant rien que son indépendance , et dont toutes les habitudes offrent le caractère de la franchise , de la confiance et de la plii- lantropie. Qu'on se représente la surprise de l'au- teur , lorsqu'à son réveil il se trouva entouré ,

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