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plusieurs de ces pièces vraiment curieuses. On peut citer , eiîtj-'autres , une lettre du maréchal de Tillars au P. de La Chaise, écrite des Céven- ues, où le maréchal, alors si nécessaire en Alle- magne, faisait la guerre aux Camisards et à M. Ca- vaher. On s'étonne (et c'est bien le moins) de voir un général célèbre, faisant sa cour à un jésuite par le détail militaire de ses exploits, où les roues et les gibels ne sont point oubliés. Il fallait se mettre en règle, et avoir pour soi la compagnie de Jésus, qui était celle du maître. Au roi la hste des conversions , au confesseur celle des sup- plices: rien de mieux conçu; et tout était en règle vSous ce règne si vanté. Observons, sur ces com- plaisances de Villars pour le jésuite La Chaise , que cet art des ménagemens habiles s'appelait alors bonne conduite, et tenait à une science long-temps respectée , connue sous le nom de science du courtisan. Elle baisse un peu ; mais les rois ne perdent pas autant qu'on voudrait le leur persuader.

Le rédacteur des Mémoires de Richelieu con- sacre quelques chapitres à peindre l'intérieur de la cour , dans les cpiinze ou vingt dernières an- nées de ce rèsne. Les Mémoires de Saint-Simon , récemment publiés, du moins par extraits, avaient déjà fait connaître cet inU^ieur. Ceux de Richelieu ajoutent plusieurs traits à cotte peinture. A la vérité, ce ne sont que des anecdotes ; uuiis elles sont souvent liées à do ;;raiids événemens , à da

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