Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/80

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de théâtre, l’objet d’une admiration constante et d’un intérêt soutenu, cet intérêt tournerait au profit de son ouvrage et en accroîtrait encore le succès Enfin, le mérite d’avoir protégé les beaux- arts était pour Voltaire le premier mérite, et couvrait à ses yeux une partie des fautes du monarque : indulgence bien pardonnable dans un homme aussi passionné pour les arts, seul besoin de son âme, seul intérêt de sa vie, seule source de ses plaisirs et de sa gloire. Ne voyons nous pas, en ce n^wmeiit même, d’excelleiis citoyens, d’ailleurs zélés j)our la rv’vo’ution, mettre en balance avec l’intérêt cpi’ils v j)reniîeut,riutérèt dos beaux-arts, et s; rtout de l’ait dian^atiqiie, dont la ruine leur pa.aît ii’iéviîabie ? Ce sont des gens disposés à se rapp 1er Viigd(î et Jlacine, j)hitot qu’Iîomère, Si;j)hocle, INIénamlrc, etc. Il serait bon de songer à tout ; et d’ailleurs il faudrait considérer qu’a- cheter de belles tragédies, de bonnes comédies, au prix de tors les n-aux (jui suivent l’esclavage civil et politique, c’est pau’r un peu cher sa place au spectacle.

Il y a peu d’époques dans l’histoire d’une nation où un intervalle de peu de jours ait produit, dans les formes extérieures de la société, d’aussi grands changemens qu’on en vit à la mort de Louis xiv. Ces changemens ne se bornaient pas aux rapports de politique extérieure, ni à ceux des diftérens partis à la cour, ou dans l’intérieur du roumme : c’est ce qui n’est pas rare au