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bliqnes, par les quatre frères Paris. Le duc de Richelieu raconte un trait qui montre à quelle dangereuse illusion la bonne foi des princes est exposée : ce prince était enfermé avec Dodun , fantôme de contrôleur-général que les frères Paris maintenaient en place, pour gouverner sous son nom et ne répondre eux-mêmes de rien ; la marquise survient, endoctrinée par Duverney ( un des quatre frères ) sur une affaire de finance dont il devait être question dans cet entretien. Elle se fait expliquer l'affaire , saisit très-bien le point précis de la difficulté , et donne un bon conseil , d'après la leçon de Duverney. Qu'on juge de l'admiration de Dodun. Eh quoi, madame, lui dit-il, le grand Colbert vous a doue transmis son âme ? Se peut-il qu'on ose insulter ainsi les princes, en les traitant comme de vieux tuteurs de comédie !

On sait comment , à peu près dans le même temps , cette marquise de Pi'ie ravit à la maison du prince son amant, l'honneur de donnt-r une reine à la France. On clierchait parmi les jeunes princesses de l'Einope ime épouse pour le jeune roi Louis xv. IMadcirioiselle de Vermandois , sœur du duc de lîourbon, belle, spirituelle , ver- tueuse, élevée loin de la corruption générale, vivait dans un couvent à Tours. La marquise se hâte de prendre l(\s devans auprès de la princesse, part pour s'assurer d'elle , et se fait introduire .sous un nom emprunté. Malheureusement le sien

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