Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/130

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\Q.1 OEUVRES

qui en connaissent les préceptes et les beautés; mais le nœud et le dénoûment bien ménaaés produisent lein^s effets également sur tous les spec- tateurs et sur tous les lecteurs.

Le nœud est composé, selon Aristote, en partie de ce qui s'est passé hors du théâtre avant le com- mencement qu'on y décrit, et en partie de ce qui s'y passe ; le reste appartient au dénoûment. Le changement d'une fortr.ne en l'autre fait la sépa- ration de ces deux parties. Tout ce qui le précède est de la première; et ce changement, avec ce qui le suit , rei;arde l'autre.

Le nœud dépend entièrement du choix et de l'imagination industrieuse da poète ; et l'on n'y peut donner de règle, sinon qu'il doit ranger toutes choses selon la vraisendilance ou le néces- saire , saus s'embarrasser , le moins du monde, des choses arrivées avant l'action qui se présente.

Les narrations du passé importunent ordinaire- ment, parce qu'elles gênent Tesprit de l'auditeur, qui est obligé de charger sa mémoire de ce qui est arrivé plusieurs années auparavant, pi)iu' com- prendre ce qui s'ofhe à sa vue. iMais les narra- tions qui se font des choses qui arrivent et se passent derrière le théâtre depuis l'action com- mencée, produisent toujours un bon effet, parce qu'elles sont attendues avec quelque curiosité , et font partie de cette action (jui se piésente.

Une des raisons qui donnent tant de suffrages à Ci/i/ia, c'est qu'il ny a aucune narralion du passé :

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