Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/161

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DE CITA 31 FORT. ibù

Dans la scène où il feint de vouloir que Mo- nime épouse Xipharès, il lui dit:

Cessez de prétendre à Pharnace ;

Je ne souffrirai point que ce fils odieux

Que je viens pour jamais de bannir de mes yeux ,

Possédant une amour qui me fut déniée,

Vous fasse des Romains devenir l'alliée.

Et dans l'éloge de Xipharès :

C'est un autre moi-même. Un fils victorieux, qui me chérit, que j'aime, L'ennemi des Romains

Il apprend ensuite que ce fils est aimé de la reine ; il a résolu sa mort , il s'écrie :

Sans distinguer entr'eux qui je hais ou qui j'aime, Allons et commençons par Xipharès lui-même. Mais quelle est ma fureur , et qu'est-ce que je dis ? Tu vas sacrifier ; qui , malheureux ! ton fils ? Un fils que Rome craint , qui peut venger son père !

Et quand Mithridate revient mourant , c'est pour dire:

Le ciel n'a pas voulu qu'achevant mon dessein, Rome en cendres me vît expirer dans son sein : Mais au moins quelque joie en momant me console ; J'expire environné d'ennemis que j'immole ; Dans leur sang odieux j'ai pu tremper mes mains. Et mes derniers regards ont vu fuir les Romains.

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