Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/217

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dence aussi naïvement , le haut comique ne se- rait pas si difficile. Observons que presque tous les moyens de comique, qui excitent les éclats de rire , sont pris dans le comique bourgeois ; tels sont le contraste du geste avec le discours , du discours avec l'action , etc.

Le comique bas , ainsi nommé parce qu'il imite les mœurs du bas peuple , peut avoir , comme les tableaux français , le mérite du coloris , de la vérité et de la gaîté : il en a aussi la finesse et les grâces , et il ne faut pas le confondre avec le comique grossier.

Celui-ci consiste dans la manière ; ce n'est pas un gem-e à part , c'est le défaut de tous les gen- res : les amours d'une bourgeoise et l'ivresse d'un marquis peuvent être du comique grossier, com- me tout ce qui blesse le goîit et les moeurs.

Le comique bas , au contraire , est susceptible de délicatesse et d'honnêteté. Il donne même une nouvelle force au comique bourgeois et au CO' mique noble , lorsqu'il contraste avec eux : Mo- lière en fournit mille exemples.

Voyez , dans le Dépit amoureux , la brouillerie et la réconciliation entre Mathurine et Gros-René, où sont peints , dans la simplicité villageoise , les mêmes mouvemens de dépit et les mêmes retours de tendresse , qui viennent de se passer dans la scène des deux amans.

Molière , à la vérité , mêle quelquefois le co- mique grossier avec le bas comique. Dans la scène IV. i4

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