Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/319

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toi dont le bras prévient ou punit les forfaits,
au lieu de ton courroux signale tes bienfaits ;
je t’en conjure, ô dieu ! Par la voix gémissante
qu’élève à tes autels la douleur suppliante,
par mon respect constant pour ce père trompé,
qui périra du coup dont tu m’auras frappé,
par ces vœux qu’en mourant t’offrait pour moi ma mère ;
je t’en conjure… au nom des vertus de mon frère.
Calmons-nous, espérons : je respire ; mes pleurs
de mon cœur moins saisi soulagent les douleurs :
le ciel… qu’ai-je entendu ? …
au bruit qu’on entend, les gardes tirent leurs
coutelas. Nessir tire son poignard. Nessir écoute
s’il entend un second bruit.
frappe, ta main chancelle ; frappe.
le second bruit se fait entendre. Ceux des gardes
qui sont à la droite du prince, passent devant
pour aller vers la porte de la prison, et en
passant forment un rideau, qui doit cacher
absolument l’action de Nessir aux yeux du
public.


ACTE 5 SCENE 4


le prince, Zéangir.
Zéangir, s’avançant jusque sur le devant du
théâtre de l’autre côté.
Viens, signalons notre foi, notre zèle ;
courons vers le sultan ; désarmons les soldats :
qu’il reconnaisse enfin…
en ce moment les gardes qui environnent le prince
mourant,