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servir la malignité humaine à 'la correction des mœurs , est presque aussi ancienne que la trai^édie ; et ses commenceraens ne sont pas moins i^rossiers. La comédie ne fut d'abord qu'un tissu d'injures adressées aux passans par des vendangeurs bar- bouillés de lie ; mais Cratès , à l'exemple d'Epi- cliarmus et de Pliorrais , poètes siciliens , l'éleva sur un théâtre plus décent et dans un ordre plus

��régulier.

��Alors la comédie prit pour modèle la tragédie , inventée par Eschyle ; et ce fut là proprement l'origine grossière de la comédie grecque , dont on distingue trois époques remarquables , qui la divisent en ancienne , moyenne et nouvelle.

La comédie parut d'abord une satyre publique, injurieuse , licencieuse , bouffonne et outrée , où les personnages étaient nommés sans ménagement, avec les qualifications les plus odieuses et les charges les plus ridicules. Telle fut la comédie dite ancienne^ dont le trop fameux Aristophane, poète grec , vivant ver^ l'an du monde 368o , est regardé comme le fondateur , ne respectant ni les mœurs , ni les lois , ni les vertus , ni la société. 11 eut le malheureux talent de servir le fanatisme des prêtres d'Athènes , et de leur livrer pour vic- time le sage Socrate , dont ces prêtres redoutaient le plus la morale et la raison. Les Athéniens répri- mèrent bientôt cette licence , et punirent les cou- pables. Les poètes continuèrent alors la comédie moyenne , dans laquelle ils se contentèrent de

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