Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/34

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désigner les objets de leur censure, dont ils adoucirent l’âcreté. Enfin, cette ressource étant encore interdite aux poètes comiques, Ménandre et ses contemporains cherchèrent à intéresser le spectateur par une intrigue attachante et par la peinture des mœurs générales : c’est ce qu’on appelle la comédie nouvelle, que Plaute et Térence offrirent aux Romains.

La comédie dégénéra ensuite à Rome. Il faut passer au quinzième siècle, pour en voir la renaissance en Italie. Des baladins allaient de ville en ville jouer des farces qu’ils appelaient comédies, dont les intrigues sans vraisemblance et les situations bizarres ne servaient qu’à faire valoir la pantomime italienne.

La véritable comédie doit être composée des mêmes parties que la tragédie, c’est-à-dire, exposition, nœud, dénoûment. Elle est soumise aux mêmes règles, aux unités de temps, de lieu, d’action, d’intérêt, de dessein. Les moyens seuls sont différens.

On divise ordinairement la comédie en deux espèces, la comédie d’intrigue et la comédie de caractère.

La comédie d’intrigue est celle où l’auteur place ses personnages dans des situations bizarres et plaisantes qui naissent les unes des autres, jusqu’à ce que