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clie on pauvre ; celui qui craint pour sa maî- tresse, bourgeois ou héros, tendre ou jaloux, prince ou valet : c'est au poète à se décider pour l'un ou pour l'autre.

Une des meilleures règles pour bien formel un plan, c'est de diviser l'action principale en cinq parties bien distinctes, qui fassent autant de tableaux différens qui ne se confondent pas les uns dans les autres , et qui mettent une es- pèce d'unité dans chaque acte. Cette méthode produit nécessairement deux effets; elle facihte l'attention du spectateur, parce que les choses, plus liées entre elles, se lient aussi plus facilement dans son esprit; et elle augmente d'ailleurs son émotion , parce qu'il est h^appé plus continû- ment par le même endroit.

��SUJET.

��Le sujet est ce que les anciens ont nonnné, dans le poème dramatique, la fable, et ce que nous nommons encore l'histoire ou le roman : c'est le fonds principal de l'action d'une tragédie ou d'une comédie. Tous les sujets frappans dans l'histoire ou dans la fable ne peuvent point tou- jours paraître heureusement sur la scène : en effet ," leur beauté dépend souvent de quelque circonstance que le îliéàtre ne peut soullrir. Le poète ne peut retrancher ou ajouter à son sujet, parce qu'il n'est point d'une nécessité absolue que

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