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DE CIIVJIFORT. 109

Ne finissait que par un sentiment: Temps précieux pour mon Tune attendrie, Où mon esprit, emporté loin de moi. Était absent, mais absent prùe de toi. Plaisir du cœur, tendre mélancolie, Doux antidote et baume de la vie , Par quelle loi, par quel fatal destin.

Faut-il, hélas ! que d'un peuple volage

L'insuffisant et stérile langage

T'ose confondre avec ce noir chagrin ,

Fléau cruel de l'âme dégradée ,

Par les ennuis tristement obsédée ?

Souvent encor quand un diseur de riens

Venait troubler nos charmans entretiens ,

Si par malheur sa bouche téméraire

D'un sentiment né d'une Time vulgaire

A nos regards dévoilait la laideur ,

Mes yeux soudain , sur ton front peu flalleur ,

En saisissaient le désaveu sincère.

Mais qu'ai-je dit ? Était-il nécessaire

De l'y chercher ? Il était dans mon cœur

Ah ! cher ami , puis-je espérer encore

De te revoir, de trouver dans le tien

Cette amititi qui tous deux nous honore.

Et dont l'absence a serré le lien ?

Momens heureux , je vais vous voir rcuaiUe;

Et de plus près à tes destins lié ,

Auprès de toi , prenant un nouvel être ,

Je vais chérir les arts et l'amitié.

J'ignore encor ce que le sort barbare

Pour ton ami cache dans l'avenir ;

Mais quels que soient les jours qu'il me préparc ,

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