Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/148

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Bien il est vrai que l’amour m’inléressè :
J’en suis fkiié, ii);i>s j’ai cette faiblesse.
Daiuis s’en ntoqtie , el me trouve pédant ;
Cléon me pi ii:it : il inil le sentiment,
Se croit un sage ; el que s’il a Delpliire,
Ne l'aimant point , on n’a rien à lui dire.
Delpliire même est fort de cet avis :
C’est sans aimer qu’on trompe les maris.
C’est un grand mal, mais très-grand, que les femmes
Aiment un peu qu’on les ait à son tour ;
Je ne dis mot : mais, s’il se peut, mesdames,
Dans vos boudoirs daignez placer l’Amour.


PROLOGUE D’UN AUTRE CONTE.


Je fus toujours un peu républicain ;
C’est un travers dans une monarchie.
Vous conclurez, certes, que le destin,
Sous Louis-Quinze a mal placé ma vie.
Assez long-temps j’en ai gémi tout bas.
On me disait : La France est ta patrie,
Il faut l’aimer ; cela ne prenait pas.
Triste habitant d’une terre avilie,
Je consolais ma pensée ennoblie.
En la tournant vers ces climats heureux,
Qui présentaient à mon cœur, à mes vœux ,
La liberté , ma maitresse chérie.
Je m’étais fait Anglais, faute de mieux.
Ou bien, par fois, rêveur, silencieux,
Je saluais les monts de l’Helvétie ,