Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/184

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l8o ŒUVRES

Que pour payer les soiiib de la tendre Âlison , Il devait taire aussi sa ressemblance ;

Et dès le même soir, il ébaiîclie un poupon; Ce poup.îu là n'él:;il de cire;

Ergô , point ne fondit : et les nones de rire;

J'entends celles qu'Amour tenait sous son empire , Ei qui risquaient souvent

Dans les bras du plaisir pareil éVjénement.

Les vieilles de gronder , et cela va sans dire ;

Elles ne fai^aient plus un péché si charmant.

Après maint ris moqueur , mainte antienne fâcheuse,

Pour la maison des champs , mère Âlison partit ; Et la sœiu- accoucheuse ,

Layette sous le bras, aussitôt la suivit.

En secretj tant qu'on put , l'accouchement se fil ;

Le jardinier pourtant en apprit quelque chose ;

Et ne pouvant garder sur ce point lettre close , Le dimanche suivant,

En portant le cerfeuil , le concombre, au couvent. Il en lâcha deux mots à la tourièie ,

Qui vous le chapitra d'une étrange manière;

Et lui montrant un Christ , lui dit : » P.iuvre idiot,

Avec un tel époux, veux-tu qu'une récluse Puisse faire un marmot î' Le rustre alors se prosterne S genoux.

Et s'écrie : « Ah, bon Dieu! comme l'on vous abuse ;

De ces béguines-là si vous êtes l'époux,

Las ! vous êtes cocu tout aussi bien que non».

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