Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/196

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IC)?. OEUVRES

Sans frais d'esprit, sans l'ombre d'une idée. Pardon ; j'ai tort ; on se disait tout bas , Que c'est vraiment un prince formidable ;• Que les Anglais se rendront sans combats , Que tous les jours la reine est plus aimable Malgré les ans , on ne la conçoit pas ; Que le ministre est un lioinme admirable; Que les înfans sont plus beaux que le jour : Bref, ce qu'on dil , ce qu'il est convenable Qu'un roi vivant entende dans sa cour. Le lendemain don^e fête nouvelle. Vous connaissez ce que l'Espagne appelle Acte de foi. La foi devait brûler De cent Hébreux une troupe infidelle, D'infortunés triste et longue séquelle Qu'on dénom!)rait, la voyant défiler ; Et puis venait un renfort d'hérétiques, Seuls vrais auteurs des disgrâces publiques. La foi console : il faut se consoler. C'est bien aussi ce que l'on se propose , Quant au public ; le roi , c'est autre chose : Ignorant tout , rien ne peut le troubler ; IS'ul embarras, nul souci ne l'approche. Content, heureux, et la gazette en poche, De l'avenir irait-il se mf-ler ? Vainqueur partout , terrible ( on l'en assure) Son cœur jouit d'une allégresse pure. Environné de messieurs les Tnfans, D'un air dévot il dil ses patenôtres : Il faut donner l'exemple à ses enfans, Priant pour eux la vierge et les apôtres. Bien surveillés par l'inquisition ,

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