Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/284

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9.^8 OILUVIIES

��a eu toutes les voix; c'est qu'on a vu que tout par- tage serait inutile, et il taisait plaisir en se pré- sentant à l'académie ; il écartait l'abbé Maurv , dont plusieurs ne veulent pas entendre parler. Mon anuisenient actuel est de voir comment ils feront pour l'évincer à la première vacance qui est très-prochaine , si elle n'est ouverte par la mort de M. de Ponipignan. J.'abbé a huit ou dix voix , tout au plus; mais les autres gens de lettres , ses rivaux , n'en ont pas à beaucoup près autant. Per- sonne n'y est appelé d'une manière positive; pren- dre encore un homme de qualité, serait le com- ble du mauvais goût et le chef-d'œuvre du ridicule. Comment s'en tireronl-ils ? Je me divertirai des intrigues ; ce sont mes seuls jetons, je n'en ai point d'autres ; j'y vais si peu , que je n'ai pas fait la moitié d'une bourse à jetons qu'on m'avait de- mandée.

Adieu , mon ami ; je n'ai plus que le temps tie vous dire encore un petit mot de moi. Mil mère se porte à merveille , et n'a d'autre incommodité que de ne pouvoir faire usage de ses jambes ; niais j'ai bien j)eur que cette seule incommodité n'abrège les jours d Une persomie aussi vive, et ])lus imjiatiente , à quatre-vingt-quatre ans , que je ne l'ai jamais été. llmeseml,)le que, si je restais en place ime année , je ne pounais plus vivre ; et cette idée m'alOige sensiblement sur son état, quoi- qu'on me mande d'ailleurs tout ce qui peut me rassurei". vVdieu , encore une fois: je nous aime

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