Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/296

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c'est à (lire par )ua faute, pour parler la langue commune , et non pas la votre ni la mienne. La fortune fera ce quelle voudra, jamais je ne lui ac- corderai, dans i'oi'dre des biens de Fliun'ianité, que la quatrième ou cinquième place. Si elle exige la première, qu'elle aille d'un autre côté, elle ne manquera pas d'asile.

Mon état actuel est donc celui d'un homme qui , froidement et sans humeur , attend un évé- nement qu'on lui annonce comme prochain ; qui n'y croit pas pour avoir été trop sou\ eut trompé , et à qui des souvenirs pénibles ont ôté toute es- pèce de désirs , même ceux qui accompagnent l'espérance. Cette indifférence tient à la force avec laquelle je suis déterminé à ne plus attendre un seul jour, passé le terme convenu avec moi- même ; à l'idée où je suis que le succès de ce qu'un désire pour moi n'est pas un véritable bien ; qu'il y en a de plus grands, tels que la santé , l'in- dépendance absolue des hommes et de l'opinion, sous un beau ciel, dans un beau climat; c'est le votre ou le Languedoc. Le terme arrêté dans ma conscience , résolution que je n'ai dite encore à personne, et que j'exécuterai sans dire que c'est pour toujours, ce terme est le lo octobre de cette année 1784-

11 est certain , et croyez, mon ami , que je ne me fais pas illusion à moi-même; il est certain que je désire le non succès d'un événement pré- tendu heureux, dont les suites, comme néces-

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