Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/320

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allié et en bon voisin? Lui déclarerons-nous la guerre ? Entrerons-nous dans le Brabant, comme un certain parti nous en sollicite? C'est ce qui parait impossble ; et, dans la supposition même où il lierôit sa partie avec les princes allemands , pour nous faire au printemps prochain une guerre qu'il rendra sûrement une guerre d'empire , com- ment forcerons-nous notre pouvoir exécutif, maître des combinaisons militaires, à marcher en Brabant, plutôt qu'à Liège , à Trêves, etc.? On rit de pitié, lorsqu'on voit, après deux ans et demi de révolution , le parti patriote n'ayant pas eu le crédit de chasser un commis de la guerre , M. Bes- sière , par exemple , et des commis des affaires étrangères, tels que Ilenin et llenncval. Contrain- dra-t-il le roi à agir sérieusement contre son beau- frère, avec qui se sont concertés des arrangemens déjoués par le hasard plus que par la politique? C'est ce qui ne pourrait arriver qu'après une crise qui compliquerait encore notre position , et la rendrait peut-être encore plus embarrassante. Mon idée est toujours que tout ceci est un problème sans solution , un drame brouillé et confus , dont le dénoùment tombera d'en haut comme celui des pièces d'Euripide. Ce que je sais seule- ment , c'est que le mouvement général entravera tous les mouvemens partiels et contradictoires dont on cherche à le retarder.

N'avcz-vous pas bien ri du patriotisme qui , dans la séance du 1 5 de ce mois , a saisi nos mi-

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