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LETTRE XX.

A LA CITOYENNE ~^

i3 Frimaire an ii du la République.

C'est un besoin pour moi , mon aimable amie , de vous écrire ; et je suppose qu'en ce moment-ci vous êtes disposée à faire grâce aux défauts de mon écriture. Je ne croyais pas, lorsque vous déchiriez votre linge pour mes blessures et pour m'envoyer de la charpie^ que je pourrais sitôt tracer dn ma main les remercîmens que je vous ai adressés du fond de mon cœur. Ils seront courts cette fois-ci, mais ils n'en seront pas moins vifs: appliquez-leur ce qu'on dit des prières, ce qui n'empêche pas d'en faire quelquefois de longues qui valent bien leur prix.

On me flatte d'obtenir bientôt ma lil)prlé. Je suis difficile en espérance; mais je ne veux pas avoir pour moi-même la ci uauté de repousser celle-ci. Je serais pourtant plus voisin de vous au Luxem- bourg: mais vous ne me souhaitez pas d'être votre voisin à ce prix.

Adieu, mon aimable amie. Respect et tendresse; et sensibilité à vos peines que je sais.

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