Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/36

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3l OEUVRES

dans le style. IMais il n'y en a pas," car jamais moel- leux n'eût été plus mal placé; c'était de la forae qu'il fallait, et c'est bien ce que Racine a senti- Aussi voyons-nous qu'autant Rousseau , dans ses vers, est ici doux , harmonieux, louchant, autant Racine est mâle , vigoureux et ferme dans ses descriptions. Cependant , comme on est toujours conséquent , même dans ses erreurs, M. l'abbé Ratteux finit par nous dire avec élégance : « On verra ( après cette judicieuse comparaison faite ) que si j\L Rousseau a eu un grand nombie des parties nécessaires pour former les grands ly- riques , il y en a quekjues-unes qu'il n'a pas eues , ou qu'il n'a eues que dans un degré ordinaire. »

Yoilà assurément un morceau dune logique et d'une littérature bien parfaites.

Mais revenons aux strophes de nos deux au- teurs wr la (laiterie^ que j'ai citées et qui sont \\\\ peu plus susceptibles de comparaison. Conchi- rai-je de ce que celles de Rousseau sont supé- lieures, qu'il était plus grand Ivriquo ? .l'avoue tpie je le crois depuis long-temps; et les Cauti(jucs de Kacine comparés aux Odes sacrées de Rous- seau me le prouveraient assez : mais ce n'est ja- mais |)ai' les pai-allèles de morceaux tirés des chœurs , avec d(\s odes, que je voudiais me déci- der à porter ce jugement. Les deux auteiu's sont toujours dans des positions différentes ; et s'ils ont quelquefois les mêmes sentimens on les mêmes idées à traiter, les persorinages qu'ils ont à

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