Page:Chamfort - Maximes et pensées éd. Bever.djvu/195

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gence, etc., on se convaincrait que malgré les prétentions de toutes les classes de la Société, à juger les ouvrages d’agrément, les poètes ont dans le fait encore moins de vrais juges que les géomètres. Alors les poètes, comptant le public pour rien, et ne s’occupant que des connaisseurs, feraient à l’égard de leurs ouvrages ce que le fameux mathématicien Viète faisait à l’égard des siens, dans un tems où l’étude des mathématiques était moins répandue qu’aujourd’hui. Il n’en tirait qu’un petit nombre d’exemplaires qu’il faisait distribuer à ceux qui pouvaient l’entendre et jouir de son livre, ou s’en aider. Quant aux autres, il n’y pensait pas. Mais Viète était riche, et la plupart des poètes sont pauvres. Puis un géomètre a peut-être moins de vanité qu’un poète, ou s’il en a autant, il doit la calculer mieux.

CDXX

Il y a des hommes chez qui l’esprit (cet instrument applicable à tout) n’est qu’un talent, par lequel ils semblent dominer, qu’ils ne gouvernent pas, et qui n’est point aux ordres de leur raison.

CDXXI

Je dirais volontiers des métaphysiciens ce que