Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/28

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veilleuse rapidité nos connaissances sur l’écriture hiéroglyphique, et qu’il fournira, sans aucun doute à cet égard, des lumières qu’on ne pourrait peut-être point obtenir d’une étude de plusieurs siècles faite en Europe sur les seuls monuments égyptiens que le hasard y ferait transporter à l’avenir. Sous ce point de vue seul, les résultats du voyage projeté seraient inappréciables.

Les travaux des Français qui firent partie de l’expédition d’Égypte n’ont fait que préparer l’Europe savante à de tels résultats, en lui montrant, par le trop petit nombre de dessins pris sur les monuments historiques, tout ce qu’elle doit désirer encore, et tout ce qu’on peut attendre d’un examen approfondi et d’un voyage dont ces monuments seront l’objet principal. Ces recherches, qui doivent produire tant de fruits et jeter tant de lumières sur l’obscurité des temps antiques, étaient impossibles alors. On n’avait en effet, à la fin du siècle dernier et dans les premières années du siècle présent, aucune donnée positive sur le système des écritures égyptiennes ; aussi les membres de la Commission d’Égypte, et la plupart des voyageurs qui ont marché sur leurs traces, persuadés peut-être qu’on n’arriverait jamais à l’intelligence des signes hiéroglyphiques, ont-ils attaché moins d’intérêt à copier avec exactitude les longues inscriptions en ca-