Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/44

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l’impossibilité de s’y occuper avec quelque suite, ont tourné au profit de ma santé, et je me porte à merveille.

Je ne parlerai point des deux jours passés, n’ayant eu sous les yeux que le ciel et la mer. Le tableau, quoique varié par quelques évolutions de marsouins et la lourde apparition de deux cachalots, présenterait trop d’uniformité. La sèche désolation des côtes de Sardaigne, pays bien digne de l’aspect de ses anciens Nuraghes, n’offre rien non plus de bien intéressant.

Je parlerai donc de l’espoir plus attrayant de débarquer au milieu des temples de la vieille Agrigente. Notre commandant nous le promet pour demain au soir, si Éole et Neptune veulent bien nous octroyer cette douceur.


Du 4.

Nous ayons tourné, pendant la nuit, la pointe ouest de la Sardaigne, et couru la côte méridionale, vraie succursale de l’Afrique. Ce matin nous ne voyons encore que le ciel et la mer. Vers le soir on aperçoit l’île de Maritimo, le point le plus occidental de la Sicile, mais un calme malencontreux nous empêche d’avancer.


Du 5.

Après une nuit passée à louvoyer, nous avons revu Maritimo de bon matin, à deux ou trois