Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/122

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Mais, comme le colosse échevelé qui lutte
Sans espoir apparaît plus grand après sa chute,
L’Ouiatchouan, au sortir du puits vertigineux
Où ses flots sont de blancs serpents tordant leurs nœuds,
S’élargit, se transforme en un bassin limpide
Qu’en ce moment la brise à peine effleure et ride.
Avec un doux murmure elle plonge et se fond
Dans le sein, vierge encor, d’un lac vaste et profond,
Sans laisser sur son calme azur la moindre trace,
Comme s’évanouit et sans retour s’efface
Le conquérant brutal ou le monstre indompté
Dans l’infini du temps et de l’éternité.