Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/158

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Chasse la brume.
Le bosquet semble un reposoir,
Et, comme un énorme encensoir,
Le coteau fume.

Oh ! oui, tout est ressuscité ;
Tout reprend sa fécondité
Et sa caresse.
Hommes et bêtes sont joyeux.
La nature aux cœurs comme aux yeux
Jette l’ivresse.

Cependant le charme inouï
Que prodigue à l’être ébloui
Mai qui flamboie,
Hélas ! ne sait plus m’émouvoir ;
Mon âme est fermée à l’espoir
Comme à la joie.

Je songe qu’une autre saison
Va ternir encor le gazon
Et les étoiles.
Je revois neiges et glaçons ;
Et je sens déjà des frissons
Jusques aux moelles.