Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/159

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Du sombre hiver je suis hanté.
Comme un poète l’a chanté
Dans sa tristesse,
Celui que le sort a blessé
« N’a qu’un printemps, c’est son passé,
« C’est sa jeunesse ! »


II


Après la neige et le froid noir,
Je me plais pourtant à revoir
Le lis éclore,
Rutiler le soleil joyeux
Sur les tombeaux silencieux
Qu’il baigne et dore.

Je me plais, désertant mon seuil,
Lorsque du merle ou du bouvreuil
Les chants s’éveillent,
À rentrer dans les champs étroits
Où, couchés au pied de la croix,
Les miens sommeillent.

Dans le cimetière dormant
Je retrouve un isolement