Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/191

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Et sous l’effort vaillant de ces hommes de fer
La vaste forêt croule avec un bruit d’enfer,
Et partout où dormait la solitude vierge
Un hameau se profile, un blanc clocher émerge.

Parfois un des prélats dont nous sommes si fiers
Quitte un instant nos bords et traverse les mers :
Il va fouler les champs radieux et prospères
D’où sont venus jadis ceux qui furent nos pères,
Et prosterner son front auguste et vénéré
Sur le sol que le sang de Jeanne a consacré.
Au pied des monuments de France et d’Italie,
Dans un rêve extatique il se plonge et s’oublie ;
À des sources de foi, d’espérance et d’honneur
Il rafraîchit son âme, il retrempe son cœur,
Il savoure le pur parfum de la prière.
Sous les plafonds du Louvre ou les arcs de Saint-Pierre,
Avide d’idéal, il grise son regard
De tout l’enivrement prodigieux de l’Art ;
Il puise au Colisée, à la Sainte-Chapelle,
Dans la Ville-Lumière et la Ville Éternelle,
Éblouissant ses yeux de leur rayonnement,
Une nouvelle ardeur, un nouveau dévoûment,
Pour veiller et lutter pour son troupeau qui prie,
Pour aimer et servir l’Église et la Patrie.

Et nous brûlons d’aller saluer son retour,