Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/224

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Mais tout à coup, jetant l’épouvante aux oiseaux,
Résonnent des mots pleins d’indicible détresse.

Un double suicide, hélas ! a profané
Le pur cristal du lac que l’aurore illumine.
Ce soir, on trouvera, près du bord consterné,
Le couple enseveli sous l’onde, l’œil tourné
Vers le ciel d’où descend la clémence divine.
Un double suicide, hélas ! a profané
Le pur cristal du lac que l’aurore illumine.

Et la vague et le vent, qui charmaient les échos,
Gémissent par moments comme un glas funéraire.
La nature attristée a de poignants sanglots
Pour pleurer sur la mort de ceux qui dans les flots
Ont cherché du suprême oubli l’ivresse amère.
Et la vague et le vent, qui charmaient les échos,
Gémissent par moments comme un glas funéraire.