Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Pour nous son souvenir, vivace et radieux,
Auprès du conquérant a servi de cuirasse.

Montcalm, mort, peut encor rappeler au vainqueur
Que les vrais Canadiens, sentant dans leur artère
Le sang qui cinquante ans fit battre son grand cœur,
Sont dignes de marcher au chemin de l’Honneur
À côté des enfants de la noble Angleterre.

Oui, grâce au dévoûment de cet audacieux,
Sous les plis triomphants du drapeau britannique
Nous marchons fièrement et l’espoir dans les yeux,
Loyaux, nous conservons le parler gracieux
Apporté sur nos bords du fond de l’Armorique.

Oui, Montcalm est toujours couronné du rayon
Qui resplendit au front des plus grands capitaines ;
Et, comme Washington illustra l’Union,
Sur les deux continents l’homme de Carillon
Sut immortaliser les plages canadiennes.

Du pays du condor au pays de l’eider,
Sous la solive brute et la voûte idéale
Son nom de patricien, harmonieux et clair,
Brille de la splendeur que dans les nuits d’hiver
Déroule en notre ciel l’aurore boréale.