Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/60

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Aux rayons rutilants d’Avril la neige fond,
Chaque route s’effondre et tout sentier s’efface,
Les vastes flots grondants du Fleuve écumeux font
Voler en lourds éclats ses entraves de glace.

Pas un nuage au ciel ! pas un souffle dans l’air !
Les baisers du soleil argentent les ramures,
Et des pins, dont les vents tordaient la cime hier,
Vers l’éther lumineux montent de gais murmures.

Dans les bois le dégel vernal clôt les chantiers.
Le sol n’y tremble plus des chocs de l’abattage.
Les voyageurs d’en haut, aussi joyeux qu’altiers,
Sac au dos, en chantant, reviennent au village.