Page:Chapman - Les Fleurs de givre, 1912.djvu/89

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Saluant le chasseur de longs cris triomphants,
Les amis sont venus lui donner la bascule.

Et lui, de son dernier succès tout orgueilleux,
Étale en souriant sa merveilleuse chasse.
Et, devant ce trésor, plus d’un voisin rapace
A de brûlants éclairs de convoitise aux yeux.

S’enivrant du babil de la famille en joie
Qui fête son retour si longtemps attendu,
Remis de sa fatigue, et le ballot vendu,
Le coureur des bois flâne en son champ qui verdoie.

Bientôt sous l’acier clair de son soc acéré
S’ouvrira la jachère où le chardon fourmille.
Plus tard, sur la brûlante emblave sa faucille
Couchera les épis du lourd froment doré.

Mais, pendant que, ployé sur le terroir fertile,
Loubier fera son dur travail de tous les jours,
La dent des noirs ennuis le rongera toujours
Dans le sillon qui fume ou le blé qui rutile.

Aveugle à la splendeur sans tache du ciel bleu
Versant dans son enclos la fécondante flamme,