Page:Chaptal - Élémens de chimie, 1790, Tome 1.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



CHAPITRE SECOND.

Du Soufre.


Nous sommes forcés de placer le soufre parmi les élémens, tandis que nos prédécesseurs prétendoient en avoir déterminé les principes constituans : cette marche paroîtroit rétrograde, si on n’étoit persuadé que c’est réellement avancer que de rectifier ses idées.

Les anciens désignoient par le mot soufre toute substance combustible et inflammable : on trouve dans tous leurs écrits l’expression de soufre des métaux, des animaux, soufre des végétaux, etc.

Stalh assigna une valeur déterminée à la dénomination de soufre, et, depuis ce célèbre Chimiste, nous connoissons sous ce nom un corps d’un jaune citron, sec, fragile, susceptible de brûler avec une flamme bleue et d’exhaler une odeur piquante lors de la combustion ; quand on le frotte il devient électrique, et si on lui fait subir une douce pression dans la main il craque et se réduit en poudre.

Il paroît que le soufre se forme par la décomposition des végétaux et des animaux : on en a trouvé sur les murs des fosses d’aisance ; et, lorsqu’on a creusé les boulevards de la porte