Page:Charavay - A. de Vigny et Charles Baudelaire, 1879.djvu/43

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I9 la plus olympienne des Académies. La Revue des Deux Mondes, dans son numéro du 15 fé- vrier, recommanda pour l’un des deux sièges vacants son éminent collaborateur (1). La veille même de l’élection Cuvillier-Fleury examina dans le Journal des Débats les titres des can- didats et consacra deux colonnes au plus jeune, Alfred de Vigny, « écrivain sérieux, réfléchi et laborieux, au milieu des plus grands excès de la littérature facile, poète et penseur profond, conteur pathétique et entraînant (2). » Rien n’y fit : au premier tour de scrutin le chancelier Pas- quier, tout étranger aux lettres qu’il fût, s’assit majestueusement dans le fauteuil de l’évêque d’Hermopolis, et le bon Ballanche recueillit la succession d’Alexandre Duval, plutôt par com- misération pour son âge et ses maux qu’à cause de sonAntigone3). Vigny n’obtint que huit voix!


(1)Cf.dans les Pièces justificatives, n° IV, le texte de l’article de la Revue des Deux Mondes. (2) Journal des Débats du 16 février 1842. (3) II y avait 32 votants et la majorité absolue était de 17. Pour le fauteuil de Frayssinous le chancelier Pasquier fut élu par 23 voix