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horrible nudité. Ainsi pour tous ces grands musiciens la production de la musique, suivant la théorie que nous venons d’exposer plus haut, n’a été que le but et le drame que le moyen.

Naturellement M. Wagner, ce docteur qui a diagnostiqué les causes et pronostiqué les phases de la maladie, tient le remède en réserve. Le remède est dans ses œuvres. Hélas ! bien des gens le trouveront peu de leur goût. Il affirme encore une fois qu’il est le révélateur messiaque du drame lyrique. À de telles naïvetés, à de pareilles prétentions on ne saurait opposer utilement ni raisonnements, ni railleries. Aussi ne saurions-nous mieux faire, pour les réduire à leur néant que de placer en regard des affirmations de M. Wagner l’admirable préface que Gluck plaça en tête d’Alceste :

« Lorsque j’entrepris de mettre en musique l’opéra d’Alceste, dit-il, je me proposai d’éviter tous les abus que la vanité mal entendue des chanteurs et l’excessive complaisance des compositeurs avaient introduits dans l’opéra italien, et qui du plus pompeux et du plus beau de tous les spectacles en avaient fait le plus ennuyeux et le plus ridicule.