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donnât le temps de reprendre haleine pour faire un point d’orgue.

« Je n’ai pas cru non plus devoir passer rapidement sur la seconde partie d’un air, lorsque cette seconde partie était la plus passionnée et la plus importante, afin de répéter régulièrement quatre fois les paroles de l’air ; ni finir l’air où le sens ne finit pas, pour donner au chanteur la facilité de faire voir qu’il peut varier de plusieurs manières un passage.

« Enfin, j’ai voulu proscrire tous les abus contre lesquels depuis longtemps se récriaient en vain le bon sens et le bon goût.

« J’ai imaginé que l’ouverture devait prévenir les spectateurs sur le caractère de l’action qu’on allait mettre sous leurs yeux, et leur en indiquer le sujet ; que les instruments ne devaient être mis en action qu’en proportion du degré d’intérêt et de passion, et qu’il fallait éviter surtout de laisser dans le dialogue une disparate trop tranchante entre l’air et le récitatif, afin de ne pas tronquer à contre-sens la période et de ne pas interrompre mal à propos le mouvement et la chaleur de la scène.