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étroites et précises qu’il avait devant lui et qui liaient le musicien lui-même. Il ne lui serait pas venu à l’esprit de tirer prétexte des nécessités dramatiques pour modifier ces formes de façon à ce qu’elles cessassent de mettre obstacle au libre développement de la vérité dramatique, car ces formes sacrées pour le musicien lui-même, étaient à ses yeux l’essence même de la musique. Lors donc qu’il eut à s’occuper de la composition d’un texte d’opéra, il devait plus soigneusement encore que le musicien, veiller à observer ces formes et tout au plus s’en remettre au musicien pour les élargissements et les développements qu’il pouvait subir, mais non imposer. C’est ainsi que le poëte, pénétré d’un saint respect pour le musicien, loin de contester à celui-ci la dictature dans l’opéra, ne fit que la lui assurer davantage.

La pensée de tirer parti de la position qu’on venait de conquérir pour agrandir réellement les formes connues alors, ne vint qu’aux successeurs de Gluck. Ces successeurs (parmi lesquels nous rangeons les compositeurs d’origine française et italienne qui à la fin du dernier siècle et au commencement de celui-ci écrivaient pour les théâtres parisiens), en mettant