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luptueux de l’Italie, lorsqu’il se plongea dans l’éclat singulier du regard éteint par la douleur, mais encore plein d’aspirations et de hardiesse, de son adversaire incompréhensible pour lui ? Peut-être crut-il avoir devant lui la tête de Méduse, que personne ne pouvait regarder sans en mourir ? Ce qui est certain, c’est que l’opéra mourut avec Rossini.

Serait-ce dans la grande ville de Paris que les connaisseurs et les critiques les plus cultivés ne pourraient comprendre quelle différence existe entre deux compositeurs célèbres comme Beethoven et Rossini, si ce n’est que l’un appliquait son divin génie à la composition d’opéras, tandis que l’autre l’a consacré à la symphonie ? Oui, c’est dans ce séjour splendide de la moderne sagesse musicale que l’opéra devrait recevoir un singulier prolongement d’existence, parce que tout ce qui a commencé d’être se cramponne puissamment à l’existence. Oa peut comparer l’opéra à l’empire byzantin ; comme celui-ci il continuera d’exister, quoique mort intérieurement, tant que subsisteront les conditions antinaturelles qui le maintiennent en vie, jusqu’à ce que viennent les Turcs, qui déjà une fois ont