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refaire des œuvres de génie ; pour cela, les règles ne suffisent pas.

Une seule chose restait à exprimer dans ces formes. Mozart, avec une parfaite naïveté, avait poussé leur contexture purement musicale jusqu’à dernière perfection ; mais il y avait encore à mettre en pleine lumière le fondement véritable de l’opéra, tel qu’il apparaît dans sa source et à sa naissance ; il fallait qu’il fût dit au monde, clairement et sans équivoque, à quelles vues et à quelles exigences l’opéra devait son origine et son existence ; il fallait montrer que ses tendances avaient pour objet non pas le drame réel, mais une jouissance que l’attirail de la scène ne faisait qu’assaisonner, une jouissance qui, au lieu de saisir et de vivifier l’esprit, ne pouvait qu’étourdir et donner des plaisirs superficiels. C’est en Italie que ces inspirations — inconscientes encore — avaient donné naissance à l’opéra, là qu’il reçut enfin la vie d’une façon consciente.

Mais il fallait en outre que le musicien remplit La tâche à laquelle il était prédestiné. Il devait faire présent à la critique, pour laquelle il a été créé par la Providence divine, d’une « musique histo-