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l’idée, devait enfin s’éveiller de nouveau à la vie véritablement organique. Nous touchons ainsi à la marche du développement moderne !

L’homme que la musique voulait créer, c’était la mélodie, c’est-à-dire la manifestation vitale la plus précise, la plus frappante de l’organisme véritablement vivant de la musique. À mesure que la musique se développait dans ce désir de se faire homme, nous voyons grandir de plus en plus les efforts qu’elle fait pour se manifester clairement par la mélodie, et il n’y a pas d’œuvres musicales dans lesquelles ces efforts aient un caractère plus puissant et en même temps plus douloureux que dans les œuvres instrumentales de Beethoven. Nous admirons en elles le labeur immense du mécanisme qui veut devenir homme, labeur qui avait pour objet de donner à tous ces éléments le sang et les nerfs d’un organisme vivant, afin d’arriver par lui à se manifester comme mélodie.

En cela, la marche particulière décisive de tout notre développement artistique se montre bien plus fidèlement chez Beethoven que chez nos composi-