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dans son œuvre principale nous montre de plus décisif, c’est la nécessité sentie par lui, en tant que musicien, de se jeter dans les bras du poëte, pour accomplir l’acte de procréation de la mélodie vraie, efficace et salutaire. Pour devenir homme, il fallait que Beethoven devînt un homme complet, en se subordonnant aux conditions sexuelles de l’homme et de la femme. Quelle fut sérieuse, profonde et ardente, la méditation que fit naître enfin dans le musicien, si richement doué, la mélodie simple avec laquelle il s’épancha dans les paroles du poëte : « Ô joie, ô belle étincelle céleste ! » — Mais cette mélodie nous a révélé également le secret de la musique ; maintenant nous savons. Nous avons acquis la faculté de nous montrer des artistes consciencieux et organiquement créateurs.

Arrêtons-nous un instant au point le plus important de notre étude, en prenant pour guide la « mélodie de la joie » de Beethoven.

La mélodie populaire retrouvée par les musiciens cultivés nous offre un double intérêt : celui de la joie dans sa beauté naturelle telle que nous l’avons