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remarque les efforts que tentèrent beaucoup de compositeurs d’opérca pour briser cette forme ; mais ces efforts ne pouvaient être couronnés de succès que si des formes nouvelles eussent été créées. Et cette forme nouvelle n’eût-elle été vraiment artistique qu’en se produisant comme une manifestation déterminée d’un organisme musical particulier. Tout organisme musical est féminin de sa nature, il peut enfanter, mais non procréer ; la force génératrice réside en dehors de lui, et, sans être fécondé par cette force, il ne peut pas enfanter. Voilà tout le mystère de la stérilité de la musique moderne !

Nous avons dit que le procédé artistique de Beethoven dans ses œuvres instrumentales les plus importantes, consistait à nous montrer l’acte d’enfantement de la mélodie. Remarquons à ce propos, — et cela est caractéristique — que le maître ne nous présente la mélodie pleine et achevée que dans le coms d’un morceau. Et cependant cette mélodie

    forme de l’air ? il restait alors enfermé dans la simple rhétorique du récitatif, sans jamais s’élever à la mélodie ; hors le cas, bien entendu, où s’oubliant lui-même, il recevait en lui le germe fécondant du poëte.

    (Note de l’auteur.)