Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 284 —

Voilà le secret. Cependant le chef d’orchestre n’était pas une nature musicale exceptionnelle. Habeneck, à qui revient le grand honneur de ce chef-d’œuvre d’exécution, après avoir fait répéter pendant tout un hiver cette symphonie, n’avait compris qu’alors cette musique, inintelligible pour lui au début ; mais il est douteux que les chefs d’orchestre allemands l’aient jamais comprise. Toutefois, cela devait suffire pour déterminer Habeneck à consacrer une seconde, une troisième année à l’étude de cette symphonie, à ne pas lâcher prise avant que la mélodie de Beethoven ne fût bien pénétrée par chacun des musiciens. Comme tous étaient des musiciens doués d’un sentiment vrai de l’exécution mélodique, ils ne pouvaient manquer de la bien rendre. Quant à Habeneck, un chef d’orchestre de la vieille école, il était le maître ; et tout lui obéissait.

Mais, sans insister sur cette révélation sublime, je me demande seulement, en parcourant la série des observations pratiques que j’ai pu faire alors, par quelle voie ces musiciens de Paris étaient arrivés à une solution aussi précise de ce difficile problème ? Évidemment, par celle du travail le plus