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contemporaine, et l’on me permettra d’insister sur ce point [1].

Robert Schumann me disait un jour à Dresde qu’aux concerts de Leipzig, Mendelssohn lui avait gâté le plaisir qu’il avait à entendre la « neuvième symphonie », par l’emploi d’un rhythme trop précipité, notamment dans la première phrase. J’ai moi-même assisté, à Berlin, à la répétition d’une symphonie de Beethoven, exécutée sous la direction de Mendelssohn ; c’était la huitième. Je remarquai qu’il s’emparait çà et là — et pour ainsi dire à sa fantaisie — d’un détail, et travaillait avec une certaine obstination à en faire ressortir l’exécution, il y réussissait si bien, que je me demandais pourquoi il ne portait pas aussi son attention sur d’autres nuances. Au reste, cette symphonie si incomparablement animée glissait et s’écoulait avec une remarquable uniformité.

Plusieurs fois il m’a dit lui-même, à propos de la conduite des orchestres, qu’un rhythme trop lent

  1. C’est là une observation très-juste.

    (Note du traducteur.)