Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/334

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Après une bien courte illusion, de laquelle, cependant, la peine et l’effort étaient loin d’être bannis, le but si ardemment poursuivi a toujours été manqué.

Comment serait-il possible qu’après de pareils résultats l’adepte le plus « inoffensif » de la musique « inoffensive » ne se sente pas aigri ? Remarquons que, d’autre part, l’organisation du personnel musical, en Allemagne, veut que les maîtres de cbapelle et directeurs d’exécutions musicales aient avec le théâtre une connexion telle, qu’ils soient obligés de jouer le rôle d’interprètes sur les lieux mêmes témoins de leur impuissance à produire. Or, est-ce cette impuissance du musicien qui le rend apte à bien diriger l’exécution d’un opéra, qui fait de lui un bon chef d’orchestre ? Evidemment non. Et pourtant ce sont ces messieurs reconnus incapables de diriger l’exécution de notre musique allemande de concert, qui sont chargés de l’exécution de notre musique d’opéra, bien autrement compliquée. Il est aisé à l’homme intelligent de prévoir le résultat d’un tel état de choses.