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ver l’école italienne de l’opéra jusqu’à l’idéal le plus parfait, et la faire connaître à ses compatriotes, ennoblie, élargie, universalisée. Cet Allemand, ce grand, ce divin génie, ce fut Mozart. En lisant l’histoire de l’éducation, du développement et de la vie de ce seul Allemand, on lira l’histoire de tout l’art allemand, de tous les artistes allemands. Son père était musicien ; il fut donc élevé pour la musique, vraisemblablement dans le simple but d’en faire un honnête musicien gagnant son pain avec son art.

Dans sa plus tendre enfance, il apprit la partie la plus difficile de la science. Encore bien jeune, il en devint complètement maître. Un caractère doux et enfantin, et surtout des sens délicats lui permirent de s’assimiler profondément son art ; le génie le plus vaste l’éleva au-dessus de tous les maîtres, dans tous les arts, et dans tous les siècles. Pauvre jusqu’au dénuement, pendant sa vie, repoussant modestement les propositions les plus avantageuses et même les plus magnifiques, il portait déjà, sur les traits du visage le type accompli de sa race. Réservé jusqu’à la timidité, désintéressé jusqu’à l’oubli de lui-même, il produisit les œuvres les plus étonnantes, laissant à la postérité des trésors inestimables, sans croire qu’il