Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/94

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Meyerbeer, Terreur devient saisissable dans son horrible nudité ; mais que, frappé d’un complet aveuglement, il croit soudain voir le chemin, il trébuche et chancelle à chaque instant sur les pierres de la route ; tout objet qu’il touche lui cause une impression de dégoût, sa respiration est gênée par l’air empesté qu’il est obligé d’absorber ; et cependant il se croit sur le vrai chemin du salut, se donnant toutes les peines du monde pour s’abuser sur ce qui lui fait obstacle.

Eh ! bien, oui, il marche, mais sans en avoir conscience, dans le chemin du salut, celui par lequel il doit sortir de l’erreur, au moment où elle arrive k son plus haut degré d’intensité ; et cette sorte d’anéantissement, c’est la mort même de l’opéra, mort rendue définitive par le bon ange de Mendelssohn, venu à temps pour lui fermer les yeux.

La solution du problème est sous nos yeux, clairement exprimée dans les faits ; mais les critiques, de même que les artistes se refusent encore volontairement à la reconnaître ; et c’est précisément là ce qu’il y a de vraiment déplorable dans notre