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l’erreur que nous signalons dans l’opéra ? Douterait-on que dans l’opéra, la musique est le but, et le drame seulement le moyen ? Non assurément. La coup-d’œil le plus sommaire sur le développement historique de l’opéra nous fixe complètement sur ce point. Tous ceux qui ont raconté ce développement ont mis involontairement la vérité en évidence, et cela par le seul exposé des faits.

L’opéra n’est pas sorti des scènes populaires du moyen âge, scènes dans lesquelles nous reconnaissons une trace de l’alliance naturelle de la musique avec l’art dramatique.

Dans les cours somptueuses de l’Italie (seul pays de l’Europe civilisée où l’art dramatique n’a jamais atteint un développement tant soit peu considérable), des gens riches, las de la musique sacrée de Palestrina, avaient eu l’idée de demander à des chanteurs qui les divertissaient dans les fêtes, des ariettes, c’est-à-dire des airs populaires, dépouillés de leur véi’ité et de leur naïveté, et qu’on associait à des vers, formant tant bien que mal un ensemble dramatique.

Cette cantate dramatique, qui visait à tout, sauf