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MÉMOIRES D’OUTRE-TOMBE

cipes de la monarchie constitutionnelle, sont fiers de trouver en vous leur plus noble interprète.

« Agréez, monsieur le vicomte, une nouvelle assurance de ma haute considération,

« Horace Sébastiani.

« Dimanche, 30 octobre.[1] »

Ainsi tombaient à mes pieds amis, ennemis, adversaires, au moment de la victoire. Tous les pusillanimes et les ambitieux qui m’avaient cru perdu commençaient à me voir sortir radieux des tourbillons de poussière de la lice : c’était ma seconde guerre d’Espagne ; je triomphais de tous les partis intérieurs comme j’avais triomphé au dehors des ennemis de la France. Il m’avait fallu payer de ma personne, de même qu’avec mes dépêches j’avais paralysé et rendu vaines les dépêches de M. de Metternich et de M. Canning.

Le général Foy et le député Manuel[2] moururent et enlevèrent à l’opposition de gauche ses premiers orateurs. M. de Serre[3] et Camille Jordan descendirent également dans la tombe. Jusque dans le fauteuil de l’Académie, je fus obligé de défendre la liberté de la presse contre les larmoyantes supplications de M. de Lally-Tolendal[4]. La loi sur la police de la presse, que

  1. 30 octobre 1825.
  2. Le général Foy mourut le 28 novembre 1825, et Manuel le 20 août 1827.
  3. M. de Serre mourut à Castellamare (Italie) le 21 juillet 1824. Camille Jordan était mort le 19 mai 1821.
  4. Le 29 décembre 1826, M. de Peyronnet avait, au nom du gouvernement, déposé sur le bureau de la Chambre des dépu-