Page:Chiarini - Le Talmud de Babylone, vol. 1, 1831.djvu/279

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son secours) cela est aussi conforme à une Baraïtha (relative aux paroles) (Exod. XV, 16) : jusqu’à ce que ton peuple, ô Éternel, soit passé, jusqu’à ce que ce peuple que tu as acquis soit passé. La phrase (dit-elle) : jusqu’à ce que ton peuple, ô Éternel, soit passé, dénote le premier retour (de l’Égypte), et l’autre phrase : jusqu’à ce que ce peuple que tu as acquis soit passé, le second retour (de Babylone). De là les sages ont déduit, que les Israélites auraient été trouvés dignes que l’on fît pour eux un prodige aux temps d’Ezras, tel qu’il leur fût opéré aux temps de Jehochua, fils de Nun ; mais le péché fut la cause (que cela n’eut point lieu).

Mischna. Et les sages disent : jusqu’à minuit. Ghémara. À l’avis de qui les sages ont-ils conformé le leur (relativement à l’intelligence du mot בשכבך quand tu te coucheras) ? Si à l’avis de R. Élieser, ils devaient parler comme R. Élieser et si à celui de Rabban Gamaliel, ils devaient parler comme Rabban Gamaliel. Rép. Il est indubitable qu’ils sont du même avis que Rabban Gamaliel ; mais ils disent : jusqu’à minuit, pour éloigner l’homme de la transgression selon ce qui est dit dans cette Baraïtha : Les sages ont fait la haie à leurs paroles afin qu’il n’y ait pas quelqu’un qui revienne du champ aux vêpres et qui dise : j’irai à la maison, je mangerai un peu, je boirai un peu et je dormirai aussi un peu, et puis je lirai la lecture du Chema et je prierai : en attendant le sommeil peut l’emporter sur lui, et il lui arrivera d’avoir dormi toute la nuit. Or donc l’homme qui revient du champ aux vêpres (étant obligé de se conformer à la décision des sages) entrera dans la Synagogue, et s’il a l’habitude de lire la Bible,