Page:Clément - La Revanche des communeux.djvu/135

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On arrive à la pièce de résistance. Le président donne lecture du projet du délégué aux finances :

La Commune décrète :

Article premier. — Toute, reconnaissance du Mont-de-Piété, antérieure au 23 avril 1871, portant engagement d’effets d’habillement, de meubles, linge, objets de literie, et instruments de travail, ne mentionnant pas un prêt supérieur à vingt francs, pourra être dégagée gratuitement à partir du 12 mai courant.

Art. 2. — Les objets ci-dessus désignés ne pourront être délivrés qu’au porteur, qui justifiera, en établissant son identité, qu’il est l’emprunteur primitif.

Art. 3. — Le délégué aux finances sera chargé de s’entendre avec l’administration du Mont-de-Piété, tant pour ce qui concerne le règlement de l’indemnité à allouer, que pour l’exécution du présent décret.

L’ensemble du projet est mis aux voix et adopté. À l’issue du vote, il ne vint à l’idée d’aucun de nous de crier : « Vive la Commune ! » comme nous l’avions fait spontanément, lors de l’adoption du décret sur les loyers.

Encore une bien mauvaise journée de plus ! pouvait-on enregistrer, le soir, au bulletin de santé de la Commune.

… Et ce jour-là, on lisait au rapport militaire :

Neuilly : Canonnade très intense.

Asnières : Maison effondrée par projectiles versaillais. Citoyenne ensevelie. Versaillais bombardent Clichy.

Vanves : Bombardé toute la nuit.